Post by ademaidePost by SRV(Dorien, Myxolidien et les autres)
Il ne s'agit en effet pas d'harmonie mais de lignes mélodiques.
Les Modes, sus-cités et en général, ce sont les gammes. Tout simplement.
C'est à dire la manière de faire le chemin mélodique dans une octave, donc
l'arrangement des tons et 1/2 tons dans l'intervalle.
( Il peut y avoir des subtilités : une gamme avec un chemin montant et un
autre chemin en descendant. )
Ces modes s'entendent pour les notes arrangées par le tempérament occidental
moderne. Tempérament veut dire le rapport des fréquences des notes, ces 6
intermédiaires à l'intérieur de l'octave. Il est évident que si on change le
tempérament, le mode ne se ressemble plus.
Le classicisme partant de JS Bach - en particulier - repose sur ce
tempérament occidental. Il s'est basé essentiellement sur les modes bien
connus, majeur et mineur ( avec deux variantes du mineur, qu'on appelle
mélodique ou harmonique, appellations conventionnelles n'indiquant rien de
plus malgré leur nom ).
C'est un peu normal, car sans un tempérament bien conçu, on jouait sur les
modes, étant donnée la gamme des notes naturelles plus ou moins heureuse,
que chacun adoptait. Une fois un tempérament le plus proche possible de
l'universel auditif - il ne peut être parfait -, le jeu avec les modes était
peu nécessaire. Du moins pour la production courante.
Les musiciens de talent supérieur ne se sont jamais arrêtés aux modes majeur
/ mineur, mais dans la contrainte délicate du tempérament, ont joué avec
l'évolution modale à l'intérieur des compositions pour créer des tensions
modales : utiliser l'ensemble du chemin allant d'un mode à l'autre,
naviguant, en particulier à l'aide des frottements permis par la
polyphonie.
Il y a équivalence, pour répondre à une de tes interrogations, entre gamme -
donc mode - et harmonie.
La gamme c'est la suite en ligne des 7 notes. L'harmonie, ce sont les
accords, les notes simultanées, verticales. Toute gamme peut aussi être
définie par un accord caractéristique, qui comprend la note initiale et les
notes non communes avec d'autres gammes ( donc, en gros, le minimum de
notes, qui premet de ne pas la confondre avec une autre )
Un "accord parfait majeur", do naturel + mi naturel + sol naturel <=> gamme
de do majeur. ( mais l'accord serait le même dans certains modes grecs - que
j'avoue ne plus connaître par coeur )
Enfin, c'est plus subtil que ça :-)
L'harmonie, c'est plus l'art de la succession des accords, qu'un seul comme
ça. C'est justement là qu'on joue les transitions infiniment graduées entre
modes : si l'on écrit, sorte de gamme, une suite horizontale d'accords, qui
sont chacuun une gamme verticale, on a une écriture à 3 dimensions; elle
permet physiquement toutes les gammes et tous les modes, dans le temps.
Note que cela ne nous affranchit pourtant pas du tempérament. D'où la
recherche, pour étendre encore les possibilités, d'autres tempéraments, à
partir du début du 20 ème siècle ( gamme dodécaphonique = 12 notes etc.)
Néanmoins, puisqu'il faut bien un tempérament - sinon on ne peut
s'accorder -, on a démontré que le tempérament classique occidental est le
meilleur compromis possible; perdant le moins et permettant le plus; et il
est adopté mondialement.
Quant à l'équivalence entre harmonie et rythme, que Ouinnie avançait, là
chsais pas.
Comme ça, ce n'est pas soutenable, bien sûr. Je pense que Ouinnie s'est mal
exprimé et a en tête autre chose : l'art de la scansion.
La poétique du rythme de l'expression harmonique.
Le chemin d'une expression harmonique, à 2 ou 3 dimensions, peut avoir un
rythme, et celui-ci montrer autant de subtilité qu'un auteur a
d'inspiration. Il suffit d'imaginer le tempo di valse du 23ème concerto de
Mozart en rock endiablé; le lent tournoiement harmonique qui laissait
Messiaen pantois deviendrait un tout-autre-chose.
O.